Ma démarche agro-écologique en viticulture et grandes cultures
Ma démarche agro-écologique en viticulture et
grandes cultures
Thibaut HENRION
EARL Henrion,
Grandes cultures et vignes
THEMATIQUE : SYSTEMES D’EXPLOITATIONS
Le système en bref
Installation en 2014
97 ha
En agriculture biologique ; 42 ha
en vignes dont la totalité sera en
bio en 2023 avec 1/3 de la
production mis en bouteille
+ 52 ha en grandes cultures en bio
depuis 2020
Lors des premières années sur l’exploitation, avec des terres sablo-limoneuses, j’avais des difficultés à les reprendre.
De plus, j’observais peu de vie et l’odeur de la terre ne me plaisait pas. D’un autre côté, je trouvais que ma commune
possédait une diversité de paysages intéressante à préserver et développer avec ses petits îlots de vignes, ses bois, ses
grandes cultures et ses haies …
Mon objectif était donc de ramener de la vie dans mes grandes cultures ainsi que dans mes parcelles en vignes,
afin d’améliorer mon système dans et au-dessus du sol. Cela devait passer par des aménagements et des changements de
pratiques afin de proposer aux auxiliaires de cultures des habitats favorables à leur installation dans le temps. Je
cherchais également à préserver et développer, à l’échelle de mon exploitation, la diversité de paysages présents sur la
commune. En résumé, je souhaitais développer une agriculture productive par des techniques agro-écologiques, afin
d’impacter le moins possible l’environnement.
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49 260 SAINT MACAIRE DU BOIS
J’ai aussi travaillé sur la diversité des cultures pour allonger et
diversifier mes grandes cultures. En effet, je cultive luzerne, tournesol,
maïs, colza, blé tendre, avoine, seigle, féverole et pois. Le passage en bio
invitait à cela pour limiter la pression des maladies, de la flore
adventice…
En complément, et avec les conseils du réseau A.R.B.R.E.
depuis 2015,
j’ai mis en place des bandes enherbées et bandes fleuries pour attirer
des insectes notamment pollinisateurs, à proximité de mes cultures.
Toujours dans le but de diversifier les continuités écologiques, j’ai
souhaité diminuer la taille de mes parcelles. Pour ce faire, j’ai fait le
choix de développer mon réseau de haies, d’une part en laissant des
haies spontanément repousser et d’autres part par des projets de
plantation (projet en cours). Cela permet d’avoir des zones refuges pour
auxiliaires de culture plus proches des centres de parcelles
En 2009, j’ai adhéré au groupe sols vivants de la Chambre
d’Agriculture des Deux-Sèvres où l’on a étudié le principe des
couverts végétaux : j’ai compris, par ce biais, que plus le sol est
travaillé naturellement, plus il se restructure, et devient moins
sensible à la battance, plus perméable et plus portant
(important en sortie d’hiver).
Depuis une dizaine d’années,
je mets donc en place des couverts sur mes parcelles en
grandes cultures, ainsi que dans certaines vignes (voir fiche
P3 - HENRION T).
Couverts dans les inter-rangs de vignes
(été 2021)
Exemple d’une haie spontanée
(été 2021)
n° S2
LES TÉMOIGNAGES DU RÉSEAU A.R.B.R.E. : AGIR AVEC ET POUR LA BIODIVERSITÉ EN MILIEU AGRICOLE
Dans les zones où la mise en place de haies n’est pas
possible : non compatible avec le matériel agricole ou
dangereux pour la visibilité sur la route, des alignements
d’arbres ont été plantés.
Un projet d’agroforesterie dans une de mes parcelles en
grandes cultures a été réalisé (voir fiche A3 - HENRION T)
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Nichoirs à chauves souris (en haut) et à
mésanges (en bas) proximité d’une parcelle
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Thibault investit bien l’ensemble des leviers contribuant à la biodiversité sur une ferme : pratiques
(agronomie/conduite
des
cultures/raisonnement
des
intrants),
occupation
du
sol
(mosaïque
de
culture/rotation/assolement), place des habitats (diversité/connexion/gestion adaptée aux cycles biologiques). La
combinaison de ces leviers est un facteur de résilience pour le système de Thibault.
•
https://osez-agroecologie.org/pratiques-agroecologiques
•
https://www.vignevin.com/outils/guide-agroecologique/
Un alignement d’arbres a également été planté dans une
zone de mon exploitation où nous nous sommes rendu
compte de la présence de chauves-souris. Le diagnostic de la
LPO
en 2019 a révélé qu’il s’agissait d’une zone de passage
pour la colonie des Vercher-sur-Layon. Dans quelques
années cet alignement représentera un corridor participant
à guider les chauves-souris et donc les préserver.
Dans le même sens,
depuis 2016-2017, nous avons
installé des nichoirs à mésanges et chauves-souris sur mes
parcelles en viticulture (commandés localement) : ils
participent à la régulation des insectes.
A l’avenir, je souhaite améliorer toujours plus mon système
global d’exploitation : mon projet est notamment de
développer, sur les 3 ans à venir, 5 à 7km de nouvelles
haies .
Lignes d’agroforesterie réalisées en 2018
dans une parcelle en blé (été 2021)
Ma démarche agro-écologique en viticulture et
grandes cultures
THEMATIQUE : SYSTEMES D’EXPLOITATIONS
n° S2
LES TÉMOIGNAGES DU RÉSEAU A.R.B.R.E. : AGIR AVEC ET POUR LA BIODIVERSITÉ EN MILIEU AGRICOLE