Humification – maintenir et améliorer la fertilité du sol

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Gestion de l’humus
Humification – maintenir et améliorer la fertilité du sol

Fiche technique

2024 | Édition Suisse | N° 1315





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Gestion de l’humus| 2024 | FiBL

L’humus joue un rôle central dans la fertilité du
sol et remplit de multiples fonctions: il fournit des
éléments nutritifs, améliore la structure du sol, aug-
mente la capacité de rétention d’eau du sol, pro-
tège celui-ci de l’érosion et favorise l’activité des
organismes du sol.


Les sols riches en humus garantissent non seu-

lement de bons rendements, mais ils améliorent
aussi la résilience des cultures agricoles face aux
longues périodes de sécheresse ou aux précipita-
tions intenses. En raison des effets du changement
climatique, la recherche se concentre de plus en
plus sur le rôle de l’humus dans l’atténuation des
effets de ce dérèglement, et ce, bien au-delà du
seul domaine de l’agriculture biologique.


Après une période de baisse de la teneur en hu-

mus des terres cultivables suisses, les valeurs sont
restées stables ces dernières décennies. Cependant,
le potentiel de formation d’humus est loin d’être
pleinement exploité. De nombreuses mesures pour-
raient être facilement intégrées dans les pratiques
agricoles courantes. L’expérience montre qu’une
stratégie d’enrichissement en humus adaptée aux
conditions spécifiques de l’exploitation permet de
tirer le meilleur parti de ces avantages.


La fiche technique explique les bases de la ges-

tion de l’humus, présente les principales mesures
d’amélioration et fournit des conseils pour planifier
des stratégies spécifiques à l’exploitation.

Contenu
Pourquoi l’humus est-il important?

3

Quelle est la teneur idéale en humus?

4

Maîtriser les facteurs d’influence –
exploiter les potentiels

5

Comment mesurer la teneur en humus du sol? 12
Exemples tirés de la pratique:
comment font les collègues?

13

Planifier une stratégie de régénération
de l’humus sur son exploitation

16

Qu’est-ce que l’humus?
L’humus est l’ensemble de la matière organique
morte du sol. Tous les matériaux organiques de
départ d’origine végétale, animale et microbienne
sont transformés dans le sol par des microorga-
nismes. Comme les matériaux de départ ont des
compositions différentes, l’humus est un mélange
très hétérogène de différentes substances organi-
ques.
L’humus confère une couleur foncée au sol. La
couleur du sol peut donc fournir de premières
indications sur sa teneur en humus. Dans les sols
minéraux, l’humus se concentre surtout dans la
couche supérieure du sol, là où la matière orga-
nique abonde et où l’activité microbienne est la
plus intense. C’est pourquoi les sols minéraux sont
généralement plus clairs en profondeur.





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Gestion de l’humus| 2024 | FiBL

Pourquoi l’humus est-il
important?

Agent structurant

L’humus contribue à assembler les particules du

sol en agrégats stables. La structure du sol devient

grumeleuse et poreuse. Une bonne structure du sol

améliore la circulation de l’air, accélère le réchauf­

fement printanier, facilite l’infiltration de l’eau et

réduit l’érosion du sol par l’eau et le vent. Elle favo­

rise également la croissance racinaire et augmente la

résistance mécanique au tassement. L’humus peut

donc compenser partiellement les propriétés néga­

tives des sols argileux (mauvaise aération, infiltra­

tion lente de l’eau, sensibilité au compactage), des

sols limoneux (sensibilité à l’érosion et à la battance)

et des sols sableux (mauvaise capacité de rétention

d’eau et des éléments nutritifs).

Façonneur d’habitat
L’humus est étroitement lié aux organismes vivants

dans le sol. D’une part, il sert de source de nourri­

ture à la plupart des organismes. Pendant la trans­

formation biologique, les nutriments contenus dans

la matière organique morte sont mobilisés et ren­

dus disponibles pour ces organismes et les plantes.

D’autre part, lors des processus de transformation,

une partie de l’humus est étroitement liée à la sub­

stance minérale du sol (complexes argilo­humiques)

et est ainsi protégée contre toute dégradation ulté­

rieure. L’humus lié aux minéraux argileux contri­

bue de manière déterminante à l’amélioration de

la structure du sol. Tous les organismes dans le sol,

des organismes unicellulaires aux vers de terre, par­

ticipent à ces processus.

Réservoir et source de nutriments

Outre le carbone, l’humus se compose principale­

ment d’oxygène, d’hydrogène, d’azote, de phos­

phore et de soufre. Avec un taux de minéralisa­

tion annuel estimé à 1–3 %, 10–300 kg d’azote sont

libérés par hectare, selon la teneur en humus du

sol. Environ un tiers est assimilable par les plantes.

L’humus est donc une source importante d’azote

et de phosphore, mais pas de potassium. En raison

de la décomposition microbienne, la libération des

éléments nutritifs liés se fait de manière continue.

L’érosion peut entraîner la perte de grandes quantités de terre
arable fertile en peu de temps.

Illustration 1: Effets positifs de l’humus

L’humus a des effets positifs tant sur les propriétés chimiques que
sur les propriétés physiques et biologiques du sol. L’humus contribue
à la bonne croissance des plantes, à la protection du sol contre
l’érosion et à la diversité écologique du sol.

Biologie du sol

Source de

nourriture pour les

microorganismes,

habitat

Chimie du sol

Pouvoir tampon

sur le pH, capacité

d’échange

cationique,

macro- et

micronutriments

Physique du sol

Porosité,

rétention d’eau,

stabilité des

agrégats,

densité apparente,

praticabilité

Humus

Compte tenu de son importante surface d’échange,

l’humus dispose d’une très grande capacité de

fixation des éléments nutritifs, qui peut dépasser

celle de l’argile. L’humus accroît donc la capacité

d’échange cationique du sol et empêche le lessivage

des éléments nutritifs chargés positivement.





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Gestion de l’humus| 2024 | FiBL

Quelle est la teneur idéale en humus?

Outre les méthodes culturales, la teneur en humus

des sols dépend en premier lieu de leur teneur en ar­

gile, un composant des complexes argilo­humiques

stables. Lors de l’évaluation de la teneur en humus,

il convient donc de ne pas seulement tenir compte

de la teneur absolue en humus, mais aussi du rap­

port humus/argile.

Les sols sableux avec une faible teneur en argile

(< 10 %) ne peuvent stocker que peu d’humus. Les

sols lourds dont la teneur en argile est supérieure à

40 % ont généralement des teneurs en humus plus

élevées. Ils ont besoin de plus d’humus que les sols

sableux pour former une structure grumeleuse.

Tableau 1: Évaluation de la teneur en

humus par rapport à la teneur en argile

Rapport humus/argile

Évaluation

< 12 %

Insuffisante

12–17 %

Moyenne

17–24 %

Bonne

> 24 %

Très bonne

Exemple 1: Teneur en argile 15 %, en Corg 1,9 %:

Teneur en humus = Corg × 1,725 = 3,3 %

Humus/Argile = 3,3 % /15 % = 0,22 (22 %; bonne)
Exemple 2: Teneur en argile 35 %, en Corg 2,9 %:

Teneur en humus = Corg × 1,725 = 5,0 %

Humus/Argile = 5,0 % /35 % = 0,14 (14 %; moyenne)

Séquestration du carbone pour
freiner le changement climatique

L’humus est composé en moyenne de 50 % de car­

bone et constitue le plus grand puit de carbone

du sol. Une augmentation de la teneur en humus

du sol permet de réduire la quantité de dioxyde

de carbone, puissant gaz à effet de serre, présente

dans l’atmosphère. Le maintien d’une teneur en

humus élevée dans les sols peut contribuer de ma­

nière déterminante à l’atténuation du changement

climatique.L’initiative «4 pour 1000», lancée lors de

la Conférence des Nations unies sur le climat à Paris

en 2015, montre qu’une augmentation de la teneur

en humus de 0,4 % par an par rapport à la valeur

actuelle, dans les 30–40 premiers centimètres de

l’ensemble des sols de la planète, pourrait stopper

l’augmentation du CO2 dans l’atmosphère.


Une grande partie des continents est toutefois

constituée de déserts ou recouverte de forêts. Sur

d’autres surfaces, il faut s’attendre à une diminution

de la teneur en humus en raison du réchauffement

climatique. Certaines surfaces agricoles ont déjà at­

teint leur potentiel local et l’humus peut à nouveau

être perdu en raison d’une gestion inappropriée et

entraîner des émissions de CO2.


L’agriculture dispose donc d’un potentiel im­

portant pour freiner le changement climatique grâce

à une meilleure gestion de l’humus, mais elle ne

peut pas accomplir cette tâche seule.

L’humus en quelques chiffres


• L’humus est composé de 40–70 % de carbone

(C), de 5 % d’azote (N) et d’autres éléments
comme l’oxygène, l’hydrogène, le phosphore,
le soufre, le calcium, le magnésium, etc.


• Il n’est pas possible de déterminer directement

et avec précision la teneur en humus d’un sol. La
méthode standard consiste à mesurer la teneur
en carbone organique (Corg ou OC) en brûlant
un échantillon de sol à plus de 900 °C dans
un analyseur élémentaire. On obtient ainsi la
teneur en Corg. La teneur en humus est calculée
en multipliant Corg avec le facteur 1,725.


• Les sols suisses contiennent entre 0,5 et 4,5 %

de Corg dans les 20 premiers centimètres. Cela
correspond à 10 à 100 t de Corg, ou 17 à 172 t
d’humus par hectare.

Le test à la bêche permet une
évaluation facile et rapide de

la structure du sol. Une bonne

structure de sol avec de petits 
agrégats arrondis indique une 

teneur élevée en humus par

rapport à  l’argile.





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Gestion de l’humus| 2024 | FiBL

Facteurs internes (bleu) et externes (orange) à l’exploitation
qui influencent la gestion de l’humus. Le niveau de base de la
teneur en humus dépend du site, tandis que la production et
la consommation d’humus dépendent des techniques culturales.

Maîtriser les facteurs d’influence – exploiter les potentiels

Pour utiliser au mieux les potentiels existants et

gérer efficacement l’humus sur son exploitation, il

convient de bien connaître les facteurs qui régulent

la teneur en humus du sol.

Caractéristiques du site
La teneur en humus d’un sol dépend du type de sol,

de l’exposition, du régime hydrique et du climat. La

plupart des caractéristiques d’un site ne peuvent

pas être influencées par les techniques culturales.

Mais il est important de bien connaître un site pour

pouvoir évaluer le potentiel d’humification du sol.

Principales règles liées au site


Un sol appauvri en humus a un potentiel

d’en richissement plus élevé qu’un sol fertile. 


Les sols sableux ont un faible potentiel

d’accumulation  d’humus.


Sous un climat doux et humide, l’humification

de la matière organique et la minéralisation de

l’humus sont plus rapides que sous un climat

froid et sec.


Dans les sols riches en matière organique et

bien drainés, la minéralisation de l’humus est

particulièrement élevée.


Sur les terrains en pente, l’érosion peut égale­

ment entraîner des pertes d’humus.


Les teneurs en humus peuvent varier très forte­

ment au sein d’une même parcelle.

Important à savoir


• La teneur en argile doit être prise en compte lors

de l’évaluation de la teneur en humus.


• Chaque site est unique et difficilement compa-

rable à d’autres sites. La même teneur peut être
évaluée comme bonne pour un site et insuffisant
pour un autre.


• Le climat et la météo influencent également la

teneur en humus. Il est donc judicieux de tou-
jours prélever les échantillons de sol à la même
période de l’année pour pouvoir les comparer.

Rotation des cultures
Proportion de cultures et de
prairies temporaires produisant
de l’humus, engrais verts,
cultures dérobées, sous-semis

Travail du sol
Fréquence de labour, utilisation
d’outils rotatifs, profondeur
et fréquence de travail,
déchaumages répétés

Fumure
Fertilisation organique vs.
minérale, rapport C:N,
compost

Site
Climat, type de sol,
topographie, régime hydrique

Directives
PER, IP Suisse, Bio Suisse

Bilan nutritif
Azote, phosphore

Disponibilité en biomasse
Engrais de ferme, paille,
digestat, compost, charbon
végétal, etc.

Chef·fe d’exploitation
Décisions agronomiques et
opérationnelles

Humus

Illustration 2: Facteurs d’influence sur la gestion de l’humus





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Gestion de l’humus| 2024 | FiBL

Rotation des cultures
Les prairies permanentes présentent les teneurs en

humus les plus élevées. Sur les terres assolées avec

une part importante de cultures sarclées ou de lé­

gumes de plein champ, la perte d’humus est plus

importante que sur une exploitation avec une part

importante de prairies temporaires, de céréales, de

maïs grain et de légumineuses à graines. En effet,

les restitutions des résidus de culture obligatoires

(racines, cannes) ou facultatifs (pailles) tout au long

de la rotation compensent la minéralisation natu­

relle de l’humus. D’autre part, le travail intensif du

sol et l’absence de couverture végétale accélèrent la

perte d’humus. La rotation des cultures détermine

la fréquence et l’intensité du travail du sol, la ma­

nière dont l’activité biologique du sol sera stimulée,

ainsi que la durée et la densité du couvert végétal.


Outre les critères économiques et agronomiques,

les effets de la rotation des cultures sur la teneur en

humus doivent également être pris en compte lors

de la planification des cultures. Une trop forte dé­

composition de l’humus due à des cultures très exi­

geantes en éléments nutritifs peut également avoir

des conséquences financières négatives en raison

d’une baisse de la fertilité des sols.

De plus amples informations sur la planification de
la rotation des cultures sont disponibles dans le dos-
sier du FiBL «Les principes de la fertilité des sols».

Important à savoir


• Afin de réduire les pertes d’humus dues à

l’érosion et de favoriser la formation d’humus
par un couvert végétal, il convient d’assurer une
couverture du sol aussi continue que possible
par des sous-semis et des cultures dérobées.


• Les cultures consommatrices d’humus doivent

être suivies, si possible, par des cultures

productrices  d’humus.

Les résidus de récolte du soja sont riches en azote et favorisent la croissance et l’activité des microorganismes du sol. Cela contribue à une meilleure décomposition
de la matière organique et à une formation accrue d’humus.

Illustration 3: Cultures consommatrices et productrices d’humus

Pommes de terre
Betteraves sucrières
Légumes de plein champ

Maïs ensilage

Céréales d’hiver
Colza

Cultures dérobées d’été

Cultures dérobées d’hiver

Légumineuses à graines

Sous-semis

Prairies temporaires

pluriannuelles

Cultures consommatrices d’humus

Cultures productrices d’humus

Maïs grain





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Gestion de l’humus| 2024 | FiBL

Couverts végétaux
De nombreux couverts végétaux ont été développés

au cours des dernières années. Les semis purs sont

de plus en plus remplacés par des mélanges qui as­

surent une production élevée de biomasse et dont

les racines explorent différents horizons du sol. La

combinaison de différentes espèces et familles de

plantes favorise également le développement de

populations de microorganismes très diversifiées.

Couvrir le sol
Les sous­semis de prairies, dérobées ou couverts

végétaux, ainsi que le semis de plantes compagnes

peuvent contribuer à une couverture continue du

sol. Ces différentes techniques permettent égale­

ment de réguler les ravageurs (en particulier dans

le colza), d’entraver le développement des mau­

vaises herbes, de prévenir l’érosion (en particulier

dans les cultures sarclées), d’offrir une protection et

de la nourriture aux insectes utiles et de réguler la

température du sol. Les couverts riches en légumi­

neuses fournissent de l’azote à la culture suivante.

Les plantes compagnes remplissent leur fonction au

début de la culture et gèlent ensuite, comme dans la

culture de colza, alors que les sous­semis jouent leur

rôle après la récolte de la culture principale, comme

dans la culture de céréales.


Pour faire face aux échecs des couverts végé­

taux semés après moisson durant les fortes chaleurs,

la technique des sous­semis gagne en importance. Il

s’agit d’anticiper leur installation avant les grandes

chaleurs pour assurer une production de biomasse

élevée dès que l’eau est à nouveau disponible.


Les sous­semis sont néanmoins plus exigeants

en matière de conduite des cultures, car s’ils sont

inadaptés, ils risquent de concurrencer la culture

principale pour l’eau, les éléments nutritifs et la lu­

mière. Les sous­semis, dont le développement est

trop vigoureux, peuvent avoir un effet négatif sur

le rendement et la qualité de la culture principale

et rendre la récolte plus difficile. Dès lors, l’objec­

tif d’un sous­semis est d’anticiper l’installation de

la couverture végétale pour pouvoir produire une

biomasse sitôt la moisson effectuée et durant l’inter­

culture. Plus la conduite de la culture principale est

intensive, moins le sous­semis risque de se dévelop­

per, pouvant conduire à une végétation lacunaire

peu productive.

Les sous­semis dans les céréales peuvent être uti­

lisés après la récolte comme dérobées fourragères

ou prairies temporaires pluriannuelles, mais leur

récolte fait perdre leur premier objectif de régénéra­

tion de l’humus. Les mélanges spécialement conçus

pour les sous­semis produisent moins de biomasse

que les mélanges fourragers standards installés

après moisson.


Traditionnellement, les sous­semis sont mis en

place au printemps, avec ou après le dernier pas­

sage de herse étrille. Dans les régions où le prin­

temps est sec, Les sous­semis peuvent aussi être

réalisés dès l’automne en même temps que le semis

de la culture principale. Dans ce cas, il est recom­

mandé de ne pas utiliser de mélanges fourragers à

croissance vigoureuse.

Prendre en compte le rapport C/N
Le degré de maturité de la biomasse des couverts
végétaux au moment de l’enfouissement détermine
ce qui se passe dans le sol.

Une teneur élevée en N (rapport C/N <15,

p. ex. les engrais verts avec une forte proportion
de légumineuses ou une biomasse très jeune)
favorise une décomposition rapide et l’azote excé-
dentaire sera disponible pour la culture suivante.
Cependant, une décomposition rapide comporte
également un risque de pertes de nitrates si la
culture suivante ne peut pas utiliser les quantités
disponibles.

Un rapport C/N de 15–20 est optimal pour

une bonne décomposition de la biomasse. Les
mélanges équilibrés à base de légumineuses,
ainsi que les couverts au début de leur floraison
présentent généralement une telle composition.

Un rapport C/N supérieur à 20 (p. ex. un

couvert lignifié après l’hiver) présente une teneur
en C élevée. Si le déficit en azote n’est pas
compensé par l’incorporation de lisier ou l’apport
d’engrais du commerce, l’azote nécessaire à la
décomposition est prélevé dans la solution du sol.
Il peut en résulter une concurrence pour l’azote
entre les organismes du sol et la culture, appelée
faim d’azote, et un ralentissement de la minérali-
sation.

Un rapport C/N élevé (large) favorise plutôt

la formation d’humus, un rapport C/N bas (étroit)
accroît la quantité d’azote disponible.





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Gestion de l’humus| 2024 | FiBL

Mulch de transfert – transmission ciblée
de biomasse
Le mulch de transfert constitue une possibilité de
boucler le cycle des éléments nutritifs dans les ex-
ploitations sans bétail. La couche de mulch permet
d’améliorer l’équilibre thermique et hydrique dans
les cultures intensives et exigeantes en eau comme
les pommes de terre ou les légumes de plein
champ. Elle peut également aider à lutter contre
les mauvaises herbes. L’offre de matière fraiche
et le meilleur équilibre hydrique et thermique
stimulent l’activité biologique du sol.


Le rapport C/N du mulch détermine son effet

sur l’humus et l’offre en azote. Pour empêcher le
développement des mauvaises herbes, il est préfé-
rable d’avoir un rapport C/N «large» afin que le
paillis ne se décompose pas trop rapidement. Un
rapport C/N «étroit» est important pour que l’effet
nutritif soit rapide.


Différents substrats conviennent pour le mulch

de transfert:

• Biomasse verte d’une surface extérieure
• Ensilage sous forme de mulch fermenté
• Foin/roseaux sous forme de mulch sec

Les types de mulch de transfert varient selon les
exploitations et leur disponibilité est soumise à
des utilisations plus judicieuses. Selon le type de
végétation de la surface émettrice et l’épaisseur
souhaitée de la couche de mulch, le rapport entre
surfaces émettrices et surfaces réceptrices varie
de 1:1 à 1:4. La surface émettrice nécessaire ne
doit pas être sous-estimée et l’épandage doit être
bien planifié. Outre les machines appropriées,
des adaptations sur les surfaces réceptrices sont
parfois requises (allées de circulation). Il convient
de peser le pour et le contre.

Important à savoir

• Il est essentiel que le sol soit protégé par un

couvert végétal pendant l’hiver. Les espèces qui
restent en place pendant l’hiver doivent se situer
au bon stade physiologique et tolérer de basses
températures.

• Ne pas utiliser des espèces de la même famille

que la culture principale. Si des pois sont inté-
grés dans la rotation des cultures, ne pas semer
d’engrais verts à base de pois ou de vesces
dans la culture suivante. D’autres légumineuses,
comme le trèfle, posent moins de problèmes.

• Les mélanges d’engrais verts riches en espèces

diverses sont préférables aux semis purs car ils
ont des effets plus positifs sur la fertilité du sol, la
lutte contre les mauvaises herbes, la fiabilité à la
levée et la biodiversité.

Travail du sol
Le travail du sol est un facteur important pour

améliorer la fertilité du sol. Des études ont montré

que le travail superficiel du sol sans le retourner

permet d’enrichir la couche supérieure en matière

organique. Il en résulte une meilleure structure du

sol et une meilleure portance de la couche arable.

Cela permet aussi de lutter contre l’érosion et de

préserver l’activité biologique du sol. Les champi-

gnons et les vers de terre, en particulier, sont moins

dérangés et peuvent mieux déployer leur effet sta-

bilisateur du sol.


Chaque opération de travail du sol fragilise

l’humus, et plus le travail du sol est intensif, plus les

effets sont délétères. Il s’agit de trouver l’équilibre

idéal entre l’utilité agronomique et les dommages

causés par la minéralisation de l’humus. Pour le

travail du sol, le principe est toujours le suivant:

«autant que nécessaire, aussi peu que possible».

Réduire le labour au minimum
Dans de nombreuses fermes bio, le labour sert à

la maîtrise des mauvaises herbes vivaces. En outre,

il facilite la rompue (retournement des prairies).

Mais le développement continu d’outils de travail

superficiel du sol permet aujourd’hui de renoncer

totalement ou en grande partie au labour profond.

Un labour superficiel (au mieux avec une charrue

déchaumeuse) contribue à réduire la décomposition

de l’humus.

L’intégration du mulch de transfert dans les exploitations de grandes cultures et de
cultures maraîchères à faible production animale permet de mieux boucler les cycles
dans l’exploitation.





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Gestion de l’humus| 2024 | FiBL

Le travail du sol sans labour (sans retournement)

présente toutefois certains défis:

Le réchauffement du sol plus compact est

ralenti au printemps et peut retarder le déve­

loppement juvénile de la culture.

Le retard du développement juvénile peut

entraîner une plus forte pression des mauvaises

herbes et un plus grand risque d’infestation par

des organismes nuisibles.

Les résidus de la culture précédente peuvent

obstruer les herses étrilles et les sarcleuses.

Broyer les résidus de la culture précédente

(broyeur) permet de réduire les risques.

Ameublissement en profondeur pour
réduire le compactage
Le passage des machines, la pâture et les processus

naturels de tassement rendent le sol plus dense sous

l’horizon de terre arable. Cela réduit la perméabilité

à l’eau et à l’air, ce qui peut entraîner une baisse de

croissance racinaire et une augmentation du stress

dû à la sécheresse. Pour éviter cela, il peut être ju­

dicieux, selon le type de sol, de l’ameublir plus en

profondeur.

 L’ameublissement en profondeur peut être 

mécanique ou biologique en mettant en place des

cultures à enracinement profond. De même, un

ameublissement en profondeur par voie mécanique

doit impérativement être stabilisé par un système

racinaire avant de pouvoir circuler sur le sol, lequel

risquerait de s’affaisser à nouveau.

Important à savoir

• Il est recommandé de changer les techniques

de travail du sol progressivement afin de mieux
évaluer les effets.

• L’ameublissement en profondeur par voie

mécanique doit s’opérer juste en dessous de
l’ancienne semelle de labour (20–30 cm de
profondeur). Avant d’ameublir le sol en profon-
deur, déterminer à l’aide d’une sonde, d’un test
à la bêche ou d’un profil de sol si l’ameublisse-
ment est nécessaire et à quelle profondeur, et si
le sol est suffisamment ressuyé.

• L’idéal est de procéder au décompactage en

profondeur sur une parcelle en engrais vert ou
en prairie temporaire, ou juste avant le semis
d’une culture à enracinement profond (luzerne,
chou de Chine, etc.).

• Des expériences pratiques ont montré que le sol

est particulièrement sensible au compactage si
l’ameublissement n’a pas été stabilisé par des
racines de plantes pendant plusieurs semaines.

Résidus de récolte
Les résidus de récolte en surface et dans le sol

contribuent également à la formation de la matière

organique du sol. Ce qui vaut pour les couverts vé­

gétaux en termes de rapport C/N vaut également

pour les résidus de récolte: plus la teneur en lignine

(et donc le rapport C/N) est élevée, plus ils se dé­

composent lentement et contribuent ainsi à la for­

mation d’humus. La paille peut donc bloquer l’azote

dans le sol. C’est pourquoi l’idéal dans les fermes

avec bétail est de l’apporter au sol sous forme de

fumier composté et stabilisé. Pour les fermes sans

bétail, un échange paille ­ fumier est une solution.

Sinon le rôle des légumineuses est prépondérant: il

s’agit de considérer la gestion des pailles dans l’amé­

nagement de la rotation, le choix et la conduite des

couverts végétaux.

L’incorporation au sol des résidus de récolte contenant du carbone, comme la paille,
influence positivement la gestion de l’humus.

Un travail du sol moins intensif contribue de manière significative à l’amélioration
de la fertilité de la couche arable.





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Gestion de l’humus| 2024 | FiBL

Important à savoir

• Si des résidus de récolte avec un rapport

C/N élevé restent sur une parcelle, cela peut
entraîner un blocage de l’azote au début
de la culture suivante, car l’azote disponible
est nécessaire aux microorganismes pour la

décomposition des résidus.

• Un apport de lisier sur les chaumes de céréales

réduit le rapport C/N des chaumes et favorise
ainsi leur décomposition. Toutefois, l’épandage
du lisier peut entraîner des pertes d’azote par
volatilisation ammoniacale et des éléments
nutritifs peuvent être en partie lessivés en raison
du manque d’absorption par les plantes.

Engrais de ferme
Dans la plupart des exploitations bio, les engrais de

ferme constituent la base de la gestion de l’humus.

Mais en général, il existe encore un grand potentiel

d’amélioration au niveau de leur utilisation.

Épandage
Contrairement à la fertilisation minérale, la fertili­

sation organique n’épuise pas les réserves d’humus

et peut même contribuer à la formation d’humus

dans le sol. Toutefois, une utilisation inappropriée

peut entraîner la perte d’une grande partie des

substances nutritives. Celles­ci ne sont alors plus

disponibles pour les cultures et peuvent polluer

l’environnement.

Important à savoir

• Apporter les éléments nutritifs au moment oppor-

tun, c’est-à-dire quand ils peuvent être absorbés
par les plantes.

• Éviter les apports sur des sols nus, des sols

saturés en eau, pendant de fortes sécheresses
ou lors du repos végétatif.

• Pour favoriser l’humification, il vaut mieux éviter

les engrais azotés rapidement assimilables
comme le lisier ou le lisier fermenté.

• De grandes quantités de lisier nuisent aux vers

de terre. C’est pourquoi il ne faut pas épandre
plus de 25 m³ de lisier par ha et par apport.

• Une dilution du lisier peut réduire l’effet toxique

sur les vers de terre.

• Un échantillonnage du lisier à certaines

périodes clés de l’année livre des informations
utiles sur sa concentration en éléments nutritifs.
Ces données peuvent également servir les
années suivantes.

• Pour réduire les pertes d’ammoniac (et les

émissions d’odeurs), épandre le lisier par des
températures fraîches (de préférence le soir) et
à proximité du sol (pendillard).

• Dans les grandes cultures, une incorporation

superficielle est recommandée immédiatement
après l’épandage.

Préparation
Le traitement des engrais de ferme a pour but

d’améliorer leur valeur pour le sol et les plantes et

de réduire les pertes d’éléments nutritifs. Le fumier

peut être composté, le lisier peut être séparé et dilué.

Du point de vue de la gestion de l’humus, les systèmes de stabulation produisant
du fumier sont plus avantageux que ceux qui produisent du lisier.

Les effets sur l’humification sont meilleurs si le fumier est déjà

décomposé ou composté.





11

Gestion de l’humus| 2024 | FiBL

Composter le fumier
Le compostage du fumier réduit le rapport C/N et,

dans le cas d’un fumier riche en paille, améliore la

disponibilité des éléments nutritifs et évite le blo­

cage de l’azote. Le carbone contenu dans le fumier

composté est transformé en humus et reste donc

stocké dans le sol plus longtemps.


La charge de travail pour produire du fumier

composté est relativement importante et nécessite

une certaine expérience. Le fumier décomposé est

un compromis entre le fumier composté et le fumier

frais. Il peut être réalisé en mélangeant les couches

et en les stockant de manière lâche sur l’aire à fu­

mier. Le fumier décomposé est mieux toléré par les

plantes que le fumier frais et, si celui­ci est pauvre

en paille, l’effet de l’azote sera plus rapide qu’avec

du fumier composté. Le fumier composté a toute­

fois un effet plus positif sur la formation d’humus

que le fumier décomposé. Le fumier frais est celui

qui a le moins d’effet sur l’humification.

Tableau 2: Effets des différents types

de fumier

Fumier en tas

• Peu d’effet sur l’humification
• Blocage de l’azote possible
• Formation possible de substances phytotoxiques

Fumier décomposé

• Effet moyen sur l’humification
• Nourriture bienvenue pour les vers de terre
• Charge de travail raisonnable
• Bon effet de l’azote

Fumier composté

• Effet maximum sur l’humification
• Important surplus de travail
• Bon effet de l’azote
• Pas de blocage de l’azote même si le fumier est

riche en paille

Séparer les phases du lisier
La séparation des phases liquides et solides du lisier

permet une utilisation ciblée des parties solides et

liquides et contribue à réduire les pertes d’éléments

nutritifs lors de l’épandage. De plus, la séparation

des éléments solides permet d’augmenter légère­

ment le volume de stockage du lisier.


La plupart des exploitations diluent le lisier

avec de l’eau dans le parcours de plein air. Plus la

dilution est importante, plus le lisier est bien toléré

par les plantes et le sol. Cependant, un espace de

stockage limité, la disponibilité de l’eau et l’effica­

cité du travail lors de l’épandage peuvent limiter le

degré de dilution du lisier.

Utilisation d’additifs
Différents additifs sont proposés sur le marché, tels

que des poudres de roche, extraits organiques, pré­

parations bactériennes ou homéopathiques, afin de

réduire les émissions des engrais de ferme et d’ac­

croître l’efficacité des éléments nutritifs.


Jusqu’à présent, les études scientifiques n’ont

que rarement pu confirmer les effets positifs des

additifs pour engrais de ferme et les résultats

n’étaient pas toujours reproductibles. D’un point

de vue scientifique, il n’existe donc pas d’additifs

qui puissent être recommandés sans réserve.


Le charbon végétal est une matière organique

très stable. Dans les méthodes courantes de mesure

de l’humus, il est considéré comme de l’humus. Le

charbon végétal permet donc d’augmenter la valeur

humique mesurée, mais pas la valeur réelle. L’uti­

lisation du charbon végétal suscite beaucoup d’in­

térêt dans la pratique, mais de très grandes quan­

tités sont nécessaires pour accroître la capacité de

rétention d’eau et d’éléments nutritifs du sol. Il agit

surtout dans les sols sableux.


Il en existe des qualités très variables et seul

le charbon végétal certifié est préconisé. En ce qui

concerne son utilisation dans le lisier, les étables,

l’alimentation animale ou le compostage, les don­

nées scientifiques ne sont pas encore suffisantes

pour émettre des recommandations.


Selon les observations, les additifs pour engrais

de ferme se révèlent assez efficaces quand ils sont

déjà incorporés à l’alimentation ou à la litière.

Important à savoir

• Lors du compostage, les matériaux de départ,

l’humidité optimale, le retournement régulier des
andains et d’autres facteurs sont déterminants
pour obtenir un bon résultat.

• Selon les conditions spécifiques de l’exploitation,

telles que l’exposition ou les zones de protection
des eaux, le compostage en bord de champ
n’est pas toujours possible ou seulement de ma-
nière limitée. La production de fumier décomposé
sur l’aire à fumier est une alternative.

• En cas d’utilisation d’additifs, effectuer les

traitements de manière appropriée et évaluer
l’efficacité des produits.





12

Gestion de l’humus| 2024 | FiBL

Apport d’autres engrais organiques

Outre les engrais de la ferme, des engrais orga­

niques provenant d’autres exploitations peuvent

être utilisés dans le cadre du bilan de fumure. Le

compost bien décomposé ou le fumier composté

sont particulièrement adaptés à la gestion de l’hu­

mus. Les fermes bio peuvent également satisfaire

jusqu’à 50 % de leurs besoins en éléments nutri­

tifs en s’approvisionnant dans des installations de

biogaz. On distingue les digestats issus des instal­

lations de biogaz agricoles et ceux issus des ins­

tallations de biogaz industrielles. Le digestat des

installations de biogaz industrielles contient plus de

20 % de cosubstrats, plus d’azote et souvent davan­

tage de substances étrangères. Les digestats liquides

doivent être répertoriés dans la liste des intrants

et, du point de vue de la gestion de l’humus, ils

doivent être utilisés avec parcimonie et dilués en

raison de leur forte concentration en azote facile­

ment soluble. Avec les installations de biogaz non

agricoles et les usines de compostage, il convient

de vérifier la charge en substances étrangères lors

de l’achat de digestat ou de compost de déchets

verts. Lorsque des intrants contaminés sont utilisés

pendant plusieurs années de suite, les substances

étrangères, p. ex. le plastique, peuvent s’accumuler

dans les sols. De plus, le cahier des charges de Bio

Suisse contient également des dispositions relatives

aux quantités d’éléments nutritifs autorisées et à la

distance maximale de transport.


L’apport d’engrais organiques permet certes

d’augmenter la teneur en humus sur ses terres, mais

non pas de stocker dans le sol des excédents de car­

bone provenant de l’atmosphère.

Important à savoir

• Pour éviter l’importation d’agents pathogènes et

de mauvaises herbes problématiques, les
engrais organiques ne doivent provenir que de
sources fiables.

• L’utilisation de compost de déchets verts et de

produits issus d’installations de méthanisation
non agricoles comporte un risque lié aux sub-
stances étrangères. En cas d’utilisation régulière
d’engrais organiques contenant du plastique,
même de faibles quantités de ce polluant
peuvent fortement contaminer les champs.

Comment mesurer la teneur en humus du sol?

Les teneurs en humus doivent être interprétées avec

réserve en raison des variations saisonnières, de la

grande hétérogénéité sur le terrain et d’autres fac­

teurs. Toutefois, les valeurs mesurées peuvent être

utiles pour observer les effets des changements de

techniques culturales. Pour obtenir des résultats

probants sur la teneur en humus, quelques prin­

cipes doivent être respectés.


La fiche technique Analyses de sol pour les

exploitations bio

(voir p. 20) décrit la procédure à 

suivre et fournit des indications sur le choix de la

méthode d’analyse appropriée. L’estimation basée

sur la couleur à partir d’un test tactile est trop im­

précise pour être utilisée à bon escient. Si la mé­

thode n’est pas précisée, il convient de se renseigner

auprès du laboratoire. Le monitoring détaillé, tel

qu’il est p. ex. exigé dans les projets de régénération

de l’humus en tant que mesure de protection du cli­

mat, coûte plus cher qu’une analyse tactile standard.

Pour une estimation approximative du bilan humique
d’une exploitation ou de parcelles durant leur rota-
tion, le calculateur d’humus d’Agroscope est dispo-
nible gratuitement sur le site humusbilanz.ch.

Le calculateur d’humus indique si le système de

culture a tendance à préserver la teneur en humus

ou si elles la réduisent. Le bilan humique compare

les apports de matière organique et les pertes par

minéralisation en tenant compte de la teneur en ar­

gile, du pH et des plantes cultivées. L’apport d’en­

grais organiques est notamment pris en compte. Le

bilan humique permet une estimation par parcelle

ainsi que sur l’ensemble de l’exploitation.

Analyse de la teneur en humus
Les matières carbonées organiques sont déter-
minées par le biais d’une combustion à plus de
900 °C dans un analyseur élémentaire. La quan-
tité de CO2 émise lors de la combustion permet
de calculer la teneur en carbone organique. La
teneur en humus correspond à cette valeur mul-
tipliée par 1,72 (p. ex. 1,8 % de carbone orga-
nique × 1,72 = 3,1 % d’humus).
Les méthodes d’analyses par perte au feu ou par
voie chimique humide (dichromate de potassium)
selon Walkley-Black ne sont plus utilisées.





13

Gestion de l’humus| 2024 | FiBL

Exemples tirés de la pratique: comment font les collègues?

Les mesures pour augmenter la teneur en humus

doivent être adaptées à l’exploitation et s’intégrer

dans les processus existants. Avec de l’intérêt, des

capacités d’observation et un peu de patience, il est

possible de trouver des solutions pour chaque type

de ferme. Il ressort également des déclarations des

agriculteurs que la gestion de l’humus est un pro­

cessus d’apprentissage continu.

Ruedi Bühler
Heimenhausen BE

Fiche d’entreprise

Statut: bio
Surface agricole utile: 32 ha
Grandes cultures: 16 ha (10 ha de production

fourragère)

Animaux: vaches laitières et poules pondeuses
(31,38 UGB)

»Depuis notre conversion au bio en 2018, nous

privilégions les méthodes de travail régénéra-
trices dans les grandes cultures. En outre, nous
nous concentrons de plus en plus sur des cultures
spécifiques comme la pomme de terre.


Pour améliorer la fertilité des sols, nous les

maintenons le plus longtemps possible dans un
état de régénération. Pour ce faire, nous utilisons
aussi souvent que possible des cultures dérobées
et des sous-semis dans la rotation des cultures.

Tout au long de l’année, nous nous efforçons

d’exploiter pleinement l’énergie solaire dans les
cultures.


Nous apportons les engrais de ferme décompo-
sés ou compostés dans les cultures principales et
dérobées, quand elles sont en pleine croissance.
Nous mettons l’accent sur l’alimentation des

organismes du sol et des vers de terre avec des
engrais verts frais prêts à être décomposés.


Pour les céréales, nous utilisons comme sous-
semis Green Carbon Fix (Sativa), un mélange
qui attire les insectes et que nous semons au

printemps. De tels engrais verts comblent le
déficit nutritionnel des organismes du sol entre
la maturité des céréales et l’établissement de la
culture dérobée. Après le passage de la herse
étrille et du rouleau, ainsi qu’une coupe de
nettoyage après la récolte, le sous-semis est soit
pâturé, soit ensilé, soit il se décompose comme
engrais vert.

Une intense activité biologique du sol approvisionne les plantes en éléments

nutritifs et a un effet positif sur le rendement.

Pour nourrir les sols et pour alimenter les plantes en
éléments nutritifs, nous utilisons du fumier décomposé
issu de la litière profonde et du lisier préparé avec
des ferments et du charbon végétal. Sur notre exploi-
tation, nous produisons environ 4000 l d’activateur de
compostage à base de microorganismes efficaces EM
pour stabiliser les processus de fermentation et comme
biostimulants (biofertilisants) pour les pommes de terre
et le colza.

Avant même de passer au bio, nous pratiquions déjà

l’ameublissement en profondeur avec un cultivateur,
dans le but d’aérer le sol sans bouleverser les horizons.
La structure du sol et les vers de terre doivent être
préservés. Selon la culture et le type de sol, la charrue
peut s’avérer utile, mais elle est aujourd’hui rarement
utilisée dans nos sols légers.

Les mesures de la teneur en humus de cinq échantillons
prélevés en 2018 et 2021 indiquent une augmentation
de la teneur en humus sur les surfaces échantillonnées.

Actuellement, nous essayons de mieux comprendre

quels types d’engrais (rapport C/N) favorisent une
formation d’humus optimale.





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Gestion de l’humus| 2024 | FiBL

Moritz Ehrismann
Responsable grandes cultures sur
le domaine de Rheinau ZH

Fiche d’entreprise

Statut: Demeter
Surface agricole utile: 121 ha
Grandes cultures: 73 ha

Animaux: vaches laitières, génisses d’élevage

et autres animaux (total 80 UGB)

»Nous utilisons les 71 ha de terres arables de

manière très diversifiée et bien proportionnée.

Outre la multiplication de semences de diverses
variétés de céréales et la culture de lin et de

millet, nous cultivons également de grandes
surfaces de légumes et de prairies temporaires.

Cette grande diversité de cultures conduit égale-

ment à des cultures dérobées et des sous-semis
très différents.


Tous nos sols sont couverts en permanence et

ne restent jamais nus entre deux cultures. Si des
légumes de garde sont planifiés après des cé-
réales dans la rotation, nous utilisons un mélange
dominant non rustique pour obtenir un couvert

végétal dense à croissance rapide, qui convient

aux semis précoces ou sur sols secs.

Si nous cultivons des légumes de garde après des

céréales, nous utilisons divers engrais verts gélifs à
enracinement profond et fixateurs d’azote («Astera»
et «Solana» de Sativa). Avant les haricots et les pois,
nous utilisons également des engrais verts qui couvrent
le sol pendant l’hiver et que nous utilisons en déro-
bées.

 Pour la fertilisation, nous compostons 70 % du fumier 

sous forme d’andains en bord de champ. Nous incor-

porons superficiellement le fumier composté immédia-
tement après l’épandage.

Pour le travail du sol, nous n’avons recours à la

charrue que lorsqu’un lit de semences propre est né-

cessaire dans les plus brefs délais, comme c’est le cas
après une prairie temporaire et avant une culture de
lin ou de millet. Nous labourons avec une charrue à

4 socs Onland afin de réduire au minimum les dégâts

au sol (semelle de labour). De plus, la charrue Onland
permet d’utiliser des pneus larges, ce qui préserve
également la structure du sol.

 Nous réduisons la profondeur de travail dans la 

mesure où les possibilités techniques le permettent, afin
de réduire la décomposition de la matière organique
en profondeur. Les résidus végétaux dans les couches
supérieures du sol permettent un enrichissement en
humus.

Nos méthodes nous ont permis de maintenir des va-
leurs humiques stables au cours des 20 dernières an-
nées. De bons rendements et une faible pression des
maladies indiquent une fertilité satisfaisante du sol.

 Avec les mesures décrites, nous essayons de favo-

riser une structure du sol qui, grâce au compost, aux
engrais de ferme et aux préparations biodynamiques,
est génératrice de vitalité et de fertilité.

Les grandes cultures nécessitent des interventions au
niveau du sol, qui entraînent toujours une dégradation
de la matière organique et un risque de détérioration
de la structure. Grâce à une multitude de mesures
individuelles telles qu’un travail du sol adapté, la
rotation des cultures, la couverture permanente du sol
ou l’utilisation d’un compost approprié, nous pouvons
minimiser les effets négatifs ou même les transformer
en effets positifs.

La teneur en humus des sols dépend en grande partie de la rotation des cultures.





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Gestion de l’humus| 2024 | FiBL

Peter Hilfiker
Feldgrabenhof, Rothrist AG

Fiche d’entreprise

Statut: bio
Surface agricole utile: 41 ha
Maraîchage: 9 ha

Animaux: élevage de vaches allaitantes (40 UGB)

»Sur notre exploitation, une surface de 9 ha est

consacrée à la culture de légumes, tels que
carottes, choux-fleurs, brocolis, épinards, haricots
ou petits pois. Les 16 ha restants sont consacrés
aux grandes cultures et aux cultures fourragères
pour l’élevage de vaches allaitantes. Nos
rotations des cultures sont fortement influencées
par les contrats d’achat de légumes. Néan-
moins, nous veillons à respecter les pauses entre
cultures.


Un sol vivant est primordial pour la santé des

plantes, en particulier dans la culture de légumes
bio, laquelle est assez exigeante. Lorsque les
cultures sont espacées de plus de 4 semaines,
nous semons des engrais verts. Tôt dans l’année,
nous utilisons un mélange vigoureux et tard en
automne, nous avons eu de bons résultats avec
le seigle vert. Nous utilisons des microorga-
nismes efficaces (EM) lors de l’enfouissement des
engrais verts pour gérer la décomposition de
manière optimale. Pour la fertilisation complé-
mentaire de nos cultures maraîchères, nous utili-
sons environ 200 tonnes de substrat «Champost
Fine Funghi». Ce sous-produit de la culture des
champignons apporte une contribution précieuse
à la fertilisation des cultures maraîchères.


En ce qui concerne le travail du sol, la charrue

n’est utilisée que de manière très modérée. Les
céréales sont étrillées et les champs sont dé-
chaumés avec un cultivateur superficiel après la
récolte, les plantules de mauvaises herbes sont
éliminées à la herse. Nous sarclons les légumes
et procédons à des désherbages manuels. Le
travail du sol à l’aide d’un cultivateur rotatif,
d’une herse rotative ou d’une herse à disques
permet de réaliser un lit de semences affiné pour
les cultures maraîchères.

Les cultures maraîchères représentent un défi de taille pour la gestion de l’humus en raison
des nombreuses cultures consommatrices d’humus et du travail intensif du sol.

En tant qu’exploitation maraîchère, nous essayons en
priorité de maintenir la teneur en humus à un niveau
suffisant, ce qui n’est pas facile. Aucune surface ne
passe l’hiver sans couvert végétal. Nous n’épandons
les engrais de ferme que sur les cultures en pleine
croissance.

Nous sommes toujours à l’affût de nouvelles méthodes
et techniques de culture qui peuvent nous aider à
maintenir des teneurs en humus satisfaisantes pour une
exploitation maraîchère. La roue ne cesse jamais de
tourner.





16

Gestion de l’humus| 2024 | FiBL

Planifier une stratégie de régénération de l’humus
sur son exploitation

La planification d’une stratégie de régénération de

l’humus nécessite des connaissances sur les facteurs

d’influence au niveau de l’exploitation. Comment

utiliser au mieux ces facteurs? Les quatre étapes sui­

vantes permettent d’utiliser ces facteurs pour une

gestion optimale de l’humus.

1 Évaluer la situation actuelle

Avec l’outil en ligne humusbilanz.ch, le bilan hu­

mique peut être calculé sur l’ensemble de l’assole­

ment et de l’exploitation. Comme le bilan humique

est réalisé selon la méthode import­export (bilan à

la porte de la ferme), il n’inclut pas tous les facteurs.

Les sous­semis peuvent être pris en considération

comme un engrais vert. Le travail du sol p. ex. n’est

pas pris en compte jusqu’à maintenant.


Le bilan humique est utile pour une première

évaluation et peut mettre en évidence des points

faibles dans la gestion de l’humus. Outre le bilan

humique, des observations personnelles et la prise

en compte de paramètres supplémentaires peuvent

permettre d’évaluer la situation sur son exploitation

et d’identifier d’éventuels déficits:

État du sol


Y a­t­il des surfaces cultivées présentant des

signes d’érosion?


Y a­t­il des surfaces menacées par l’érosion et

cultivées à des fins agricoles ou maraîchères?


Y a-t-il des problèmes de battance ou de

compactage? 


Y a­t­il des endroits où les plantes présentent

des problèmes de croissance?

Travail du sol


Comment et à quelle fréquence les opérations

de travail du sol sont-elles effectuées?

Cycles fermés


Les cycles sont­ils bien fermés sur l’exploita­

tion? Le fourrage et la paille sont­ils restitués

aux surfaces cultivées sous forme de fumier,

de compost et de lisier?


Est­ce que de grandes quantités de fourrage,

de paille ou de récoltes quittent l’exploitation?

Rotation des cultures


Quelle est la part des cultures consommatrices

d’humus et celles productrices d’humus?

Évaluer
la situation actuelle

Contrôler l’efficacité et

adapter les mesures

si nécessaire

Identifier
les possibilités
sur l’exploitation

Mise en œuvre

des mesures

2

1

3

4

Illustration 4: Quatre étapes pour une stratégie de régénération de l’humus spécifique

à  l’exploitation





17

Gestion de l’humus| 2024 | FiBL

Sous-semis, cultures dérobées et engrais verts


Ces mesures sont­elles déjà intégrées dans la

rotation des cultures?

Apport d’engrais et d’autres sources de carbone


Des engrais sont­ils achetés à l’extérieur de

l’exploitation?


Quel est le rapport C/N des engrais apportés?

Servent­ils à la fertilisation (N en quantités

importantes) ou à la formation d’humus (C en

quantités importantes)?

2 Identifier les possibilités sur

l’exploitation

Le type de possibilités d’amélioration et leur éten­

due varient d’une exploitation à l’autre. Les ré­

ponses aux questions suivantes peuvent fournir des

indications sur les améliorations possibles.

Travail du sol


Est­il possible de réduire l’utilisation de la

charrue?


Est­il possible de réduire l’intensité du travail

du sol avant certaines cultures?


Est­il possible de supprimer entièrement

certaines étapes du travail du sol?

Cultures


Quelles sont les cultures productrices d’humus,

qui pourraient enrichir la rotation des cultures?


Les résidus de récolte restent­ils sur les

parcelles, dans le cycle des éléments nutritifs 

de l’exploitation ou quittent-ils celle-ci?

Engrais verts


Y a­t­il des pauses de culture de plus de

4 semaines pendant lesquelles des engrais verts

ne sont pas semés?

Sous-semis


Lorsque l’implantation estivale de couverts

végétaux est délicate est-il possible de mettre

en place des sous­semis (céréales, oléagineux,

maïs, féveroles)?

Apport de supports carbonés


Le bilan nutritif permet­il l’apport de sources de

carbone supplémentaires, comme le compost?


Y­a­t­il des sources alternatives de biomasse sur

la ferme (bois raméal fragmenté BRF)?

Gestion spécifique / modulation interparcellaire


Est­il possible de renoncer à des cultures à

faible couverture du sol sur des surfaces sen­

sibles à l’érosion?


Est­il possible de remplacer les terres assolées

par des prairies permanentes sur les terrains en

pente ou d’intégrer des bandes de prairies aux

endroits où la déclivité est importante?

Pression au sol


Est­il possible de réduire le poids des machines?


Est­il possible de réduire le nombre de passages

dans les prairies et les cultures?

Tassement du sol


Les sols compactés peuvent­ils être ameublis

en profondeur?

Extensification


Est-il possible de procéder à une extensification

ciblée des zones influencées par l’humidité

stagnante ou les nappes phréatiques?

Presque toutes les mesures de gestion de l’humus favorisent aussi le développement
des vers de terre, lesquels contribuent dans une large mesure à la fertilité du sol.





18

Gestion de l’humus| 2024 | FiBL

3 Mise en œuvre

des mesures

Dans certains cas, il n’est pas possible d’adopter une

gestion totalement cohérente de l’humus d’une ex­

ploitation agricole pour des raisons liées aux condi­

tions du marché, aux contraintes de travail ou aux

enjeux sociétaux.


Les avantages à long terme d’une gestion effi­

cace de l’humus doivent être mis en balance avec

les autres intérêts de l’exploitation. Les mesures les

plus faciles à mettre en œuvre sur l’exploitation et

les plus prometteuses devraient être priorisées.


Pour minimiser les risques financiers, il est re­

commandé de mettre en œuvre les changements

de manière graduelle et d’adapter progressivement

les pratiques qui ont fait leurs preuves jusqu’à pré­

sent. En cas de doute, il peut être judicieux de tes­

ter d’abord les mesures sur des surfaces partielles.

Cela permet de vérifier la faisabilité à court terme

et d’envisager l’impact à moyen et long terme.

4 Contrôle de l’efficacité et

adaptation des mesures

Les processus dans le sol sont complexes et, en ce

qui concerne la teneur en humus, ils peuvent par­

fois n’être identifiables et mesurables qu’après de

nombreuses années. Comme les teneurs en humus

varient fortement au sein des parcelles en raison du

type de sol, mais aussi au cours de l’année et de la

rotation des cultures, en fonction des conditions mé­

téorologiques et des cultures, il est difficile d’évaluer

l’efficacité d’une mesure spécifique.


En raison de la complexité de la dynamique de

l’humus dans le sol, il est recommandé de penser

à long terme en ce qui concerne les mesures qui

favorisent la formation d’humus et de documen­

ter les changements effectifs sur plusieurs années.

Des relevés et des photos peuvent être utiles pour

la documentation. Pour pouvoir comparer, il peut

être utile de maintenir les techniques culturales ha­

bituelles sur une partie d’une parcelle (témoin) ou

de renoncer à une mesure choisie.

Les changements dans le sol et au niveau de
la croissance des plantes doivent être considérés
à court et à long terme et mesurés à l’aide
de différents instruments.

Diverses méthodes peuvent être utilisées pour

vérifier les résultats. L’idéal est de les combiner:


Test à la bêche


Relevé des rendements


Mesure analytique de la teneur en humus

(analyse de sol)


Bilan humique

Lorsque des changements de structure du sol
ou des modifications de croissance des plantes
sont constatés, il est souvent impossible de
les attribuer à une adaptation spécifique des

techniques  culturales. 

Les ruminants permettent d’insérer la prairie temporaire dans la

rotation des cultures et produisent un précieux fumier. Ils constituent 

donc un élément central dans la gestion de l’humus.





19

Gestion de l’humus| 2024 | FiBL

Illustration 5: À faire et à ne pas faire en matière de gestion de l’humus

Maintenir une couverture du sol quasi permanente
avec des sous-semis et des engrais verts

Planifier une rotation des cultures diversifiée

Circulation des engins et travail du sol dans des
conditions inappropriées

Rotation des cultures déséquilibrée avec une grande
part de cultures sarclées et une faible part de prairies
temporaires et d’engrais verts

Renoncer aux prairies temporaires pluriannuelles

Utilisation exclusive d’engrais facilement solubles
comme le lisier et le jus de pressage

Travail du sol trop intensif, cures de désherbage et
jachères noires prolongées

Composter le fumier ou le précomposter

Réduire si possible la profondeur et l’intensité du
travail du sol

Éviter l’érosion grâce au semis sous litière, aux bandes
enherbées sur les terrains en pente ou à d’autres mesures

Observer l’activité du sol avec des outils appropriés et
documenter son évolution

Pertes de matière organique dues à l’érosion, la vente
de fourrages (ensilage, foin) et de paille

L’échange de connaissances avec d’autres agriculteurs/trices et conseillers/ères peut fournir des idées utiles pour optimiser les mesures.





Informations complémentaires

Bilan humique Agroscope
humusbilanz.ch

Test à la bêche SolDok (instructions, formulaires, vidéos, app)

testbeche.ch

Fiche technique Analyses de sol pour les exploitations bio
shop.fibl.org > 1296

Fiche technique Bodenschutz und Fruchtfolge
shop.fibl.org > 1432

Faits et chiffres Sol et climat
shop.fibl.org > 1182

Faits et chiffres Biofertilisants
shop.fibl.org > 1240

Dossier Les principes de la fertilité des sols
shop.fibl.org > 1587

Fiche technique Vers de terre – architectes des sols fertiles
shop.fibl.org > 1619

Éclairage «Critères de certification pour les puits de carbone
dans les sols agricoles»
agrarforschungschweiz.ch

Impressum

Institution éditrice
Institut de recherche de l’agriculture biologique FiBL

Ackerstrasse 113, case postale 219, 5070 Frick, Suisse
Tél. +41 (0)62 865 72 72, info.suisse@fibl.org, fibl.org

Auteurs: Jeremias Niggli, Daniel Böhler, Tim Schmid (FiBL)

Relecture: Raphaël Charles, Hansueli Dierauer, Andreas
Fliessbach, Maike Krauss, Paul Mäder, Markus Steffens (FiBL)

Rédaction: Jeremias Lütold, Gilles Weidmann (FiBL)

Traduction: Laurent Graff (www.laurentgraff.ch)

Maquette: Brigitta Maurer, Sandra Walti (FiBL)

Photos: Thomas Alföldi (FiBL): pages 4, 18, 19, 20; Ruedi Bühler:
p. 13; Congerdesign@Pixabay: p. 9 (2); Christophe David (ISARA-
Lyon): p. 7; Hansueli Dierauer (FiBL): p. 6, 9 (1); Moritz Ehrismann:
p. 14; Peter Hilfiker: S. 15; Claudia Frick (Bio Suisse): p. 10 (2);

Maike Krauss (FiBL): p. 10 (1); Jeremias Niggli (FiBL): p. 1, 2, 3, 8;
Tim Schmid (FiBL): p. 16; René Schulte (Bio Suisse): p 17

No d’article du FiBL: 1315

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Original source: https://www.fibl.org/fileadmin/documents/shop/1315-gestion-humus.pdf